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Communiqué - Manitoba

Le 13 novembre 2021

Déclaration du ministre de la Réconciliation avec les peuples autochtones et des Relations avec le Nord, M. Alan Lagimodiere, et de la ministre du Sport, de la Culture et du Patrimoine et ministre responsable de la Condition féminine, Mme Cathy Cox, à l'occasion du 50e anniversaire de la mort d'Helen Betty Osborne



Cette année marque le 50e anniversaire de la mort tragique d’Helen Betty Osborne, une étudiante de 19 ans de la nation crie de Norway House qui aspirait à devenir enseignante. Survivante du pensionnat autochtone Guy Hill, elle avait choisi de fréquenter l’école secondaire du Pas et séjournait chez une famille de la région qui lui fournissait logement et repas dans le cadre d’une entente avec le ministère des Affaires indiennes.

Dans la nuit du 13 novembre 1971, la jeune femme revient d’une soirée avec ses amis lorsqu’elle est enlevée et sauvagement assassinée par quatre hommes non autochtones de la région. Cependant, ce n’est qu’en 1987, seize ans plus tard, qu’un de ces hommes est déclaré coupable de l’odieux crime. Des allégations de racisme, de négligence et d’indifférence pèsent alors contre la Ville et les autorités pour leur rôle dans le traitement de cette affaire. Plusieurs sous-entendent que le meurtre d’Helen Betty Osborne a été traité à la légère du fait qu’elle était une Autochtone. Les lacunes dans l’enquête sur son meurtre et celui d’autres victimes sont d’ailleurs étudiées dans le rapport de la Commission d’enquête sur l’administration de la justice et les Autochtones.

Aujourd’hui, les Manitobains ont le devoir de reconnaître que les facteurs ayant entraîné la mort horrible de Mme Osborne sont en fait des séquelles permanentes de la colonisation, dont découlent également de lourdes conséquences, comme le racisme systémique, l’indifférence, la marginalisation sociale et économique, le traumatisme multigénérationnel et intergénérationnel et le manque continuel de respect pour les personnes 2ELGTBQQIA+ et les femmes et les filles autochtones.

Même si Helen Betty Osborne n’est pas la première victime de la tragédie nationale des femmes et filles autochtones disparues et assassinées, sa mort tragique et les lacunes importantes dans l’enquête qui s’ensuit sont souvent perçues comme un tournant dans le mouvement de justice au Manitoba. Cinquante ans se sont maintenant écoulés depuis son décès. Or, les gens, les familles et les communautés de notre province et de notre pays ressentent toujours les contrecoups de l’épidémie de meurtres et de disparitions de femmes et de filles autochtones.

Aujourd’hui, le Manitoba rend hommage à la mémoire d’Helen Betty Osborne. Que l’anniversaire de sa mort soit un rappel douloureux, mais indispensable, de l’importance du travail qu’il nous reste à accomplir pour favoriser la réconciliation et la guérison. Le gouvernement du Manitoba continuera de déployer tous les efforts pour faciliter l’adoption d’une approche pangouvernementale et la collaboration avec les Autochtones et les organismes communautaires afin d’endiguer la violence à l’encontre des femmes, des filles et des personnes 2ELGTBQQIA+ autochtones.

Au nom de tous les Manitobains, nos plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Mme Osborne. Puisse ce temps de réflexion vous guider sur la voie de la guérison.

 

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